La Ville de Cora
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

La Ville de Cora


 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : où l’acheter ?
Voir le deal

 

 Sunny, un ange poids plume

Aller en bas 
4 participants
AuteurMessage
Sunny
• Poids Plume
Sunny


Messages : 103
Date d'inscription : 21/09/2008

Identité du personnage
Protégé(e) de ::
Ange-Gardien de :: Cora
Age: 14,5

Sunny, un ange poids plume Empty
MessageSujet: Sunny, un ange poids plume   Sunny, un ange poids plume Icon_minitimeMer 24 Sep - 17:21

Nom : Tashedakae

Prénom : Sunny

Age : 14 ans [âge de la mort]

Description Physique : Sunny était une jolie jeune fille sur le point de devenir une femme avant sa mort... Surtout avant ce qui l’a causée. Elle possède de longs cheveux souples qui lui descendent presque à la taille, qui ondulent si l’humidité domine. Cependant, ils sont raides la plupart du temps. Ses grands yeux bruns tirant sur le jaune font son plus grand charme, ils sont très expressifs, ce qui la trahit d’ailleurs quand elle essaie de cacher ses sentiments. Chatoyants, ils ressemblent à ceux d'un chat. Son visage est petit, presque celui d’un bébé, mais ses traits reflètent ceux d’une jeune femme. Son corps ressemble déjà à celui d’une adulte, même si elle est restée petite de taille. Ses mains fines ont des ongles longs à leurs extrémités, et sa taille de guêpe passe à peu près inaperçue grâce à son quasi-manque de poitrine. A quatorze ans, elle en a autant qu’une fille de onze ans (vous en comprendrez la cause dans l’histoire). Ses jambes fines et longues lui donnent une allure de mannequin, ce qu’elle ne cherche pas spécialement à devenir. Ses pieds sont très petits, elle chausse du 35 depuis ses douze ans.

Description Morale : A la fois timide et sensible, Sunny a aussi une grande susceptibilité doublée d’un caractère de cochon. Plutôt secrète et réservée face aux autres, elle est aussi capable d’exploser quand quelque chose ne va pas. Elle se contient souvent par les larmes mais elle essaie de les retenir car ça lui est difficile à supporter. Elle ne parle ni trop ni trop peu et était une bonne élève en classe, même si elle n’y foutait absolument rien. Sportive, elle se fixe souvent un objectif difficile à atteindre mais fera tout son possible pour y arriver. Intelligente, elle prend aussi du plaisir à envoyer promener les gens avec des répliques bien choisies quand elle est de bonne [ou très mauvaise] humeur. Maligne, elle aime jouer les manipulatrices et sait mentir à la perfection. Pas naïve pour deux sous, elle ira très souvent vérifier ce qu’on lui dit, et ce dès qu’elle en aura l’occasion.

Autre chose à signaler : Elle garde toujours à son cou une petite croix en or blanc, et elle s'est fait tatouer une petite fée en bas à droite de son dos.


Dernière édition par Sunny le Sam 4 Oct - 21:01, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Sunny
• Poids Plume
Sunny


Messages : 103
Date d'inscription : 21/09/2008

Identité du personnage
Protégé(e) de ::
Ange-Gardien de :: Cora
Age: 14,5

Sunny, un ange poids plume Empty
MessageSujet: Re: Sunny, un ange poids plume   Sunny, un ange poids plume Icon_minitimeMer 24 Sep - 17:22

Biographie : [8 lignes minimum !]Le bébé dormait paisiblement dans un petit lit, dans une maternité nord-américaine, au sud de New York. Il, ou plutôt elle, est née la veille dans la nuit, aux alentours de 22 heures. C’était le seize avril. Cet enfant était adorable. Un léger duvet châtain se formait déjà sur son crâne. Elle a visiblement de longs cils fins, elle est magnifique. Il n’y a rien de plus merveilleux qu’un bébé qui dort, pour le simple fait qu’il ne fait pas de bruit. Un bracelet blanc en plastique est attaché à son poignet droit. Il y a de petits signes noirs inscrits dessus. Si on les déchiffre, on lit ceci :
Tashedakae Sunny, le 16/04/1993

Mais que se passe-t-il ? L’enfant bouge les paupières, se réveille et enfin, ouvre les yeux. C’est ainsi que cette histoire prendra en douceur l’emploi de la première personne.
J’ouvris donc les yeux sur ce monde de brutes pour la première fois de ma courte existence. C’était flou, je clignai plusieurs fois des paupières. Après quelques battements de cils, je distinguai enfin quelque chose de net. Un lit. Une couverture. Une armoire. Le plafond. Tout était blanc. Je commençai à m’en lasser quand, sur le point de refermer les yeux, je perçus une tache de couleur. C’était une jeune femme blonde en chemise de nuit bleue qui me regardait. Elle avait de petites larmes dans les yeux. Je me dis que, si c’était pour voir du blanc et des gens qui pleurent, ce n’était vraiment pas la peine de naître. Ou peut-être pas exactement ça, je manquais encore de vocabulaire à l’époque. Elle dit quelque chose que je ne compris pas, qui ressemblait à « Mon Soleil ! Mon bébé ! » ou quelque chose du genre. En tout cas, la jeune femme blonde devait être ma mère, puisqu’elle m’appelait « son bébé ». Elle me prit dans ses bras et commença à me câliner. Je ne me débattis pas, ne pleurai pas. Je me blottis contre sa poitrine, ce qui la fit rire. Eh bien ! Si le bonheur était aussi simple que cela, finalement je n’étais pas mécontente d’être venue au monde !
Quelques heures plus tard, un grand homme brun en compagnie de deux enfants, une petite fille avec des couettes et un garçon blond se présentèrent à la porte. Je les regardai avec un regard moitié effrayé, ce qui fit rire l’homme. Je découvris alors ma famille. La petite fille, Gaïl, était ma grande sœur, le petit garçon, Vincent, était mon frère aîné, et l’homme était mon père.
Il paraît que j’étais très silencieuse pour une enfant en très bas âge. Je ne m’en souviens pas. Mes parents m’ont dit aussi que je n’étais jamais malade, et que quand j’ai eu un rhume, ils ont cru à une pneumonie. Au fond, c’est assez drôle.
A deux ans, j’étais une enfant très sage et parfaitement propre. Je savais parler l’anglais correctement et avais commencé à apprendre à lire.
A quatre ans, je commence à uriner dans mes draps comme quand j’étais bébé. J’essaie de le cacher un bout de temps, mais ma mère s’en rend rapidement compte à cause de l’odeur. Elle me gronde, bien sûr, mais elle ne comprend pas. J’ai terriblement mal dans le bas du ventre et du dos aussi. Ca me brûle quand je vais aux toilettes. A l’époque, je ne sais pas que mes reins sont réellement en train de se détruire à l’intérieur de mon ventre, et que je risque de les perdre.
Quelques mois plus tard, ma mère décide de parler de mes « problèmes de nuit » au médecin… je rechigne, il faut que je passe des tests à l’hôpital !
2 semaines plus tard, je suis dans une chambre dans ce même hôpital, celui qui m’a vu naître. L’infirmière, Elisa, m’a expliqué que mes reins étaient sales et qu’ils ne pouvaient pas se nettoyer tout seuls. On allait devoir m’en retirer un qui était trop sale et qui ne fonctionnait plus du tout.
Un mois plus tard, je sortais de l’hôpital avec un rein en moins, le restant fragilisé. Mais si tout se passe bien, je devrais pouvoir vivre avec. J’avais 5 ans.
A 6 ans, j’entrai au Cours Préparatoire. Je m’y ennuyais, sachant déjà parfaitement lire, mais c’était une case obligée car je ne maîtrisais pas l’écriture.
A 8 ans, j’avais appris à nager, j’avais commencé la Natation Synchronisée. J’en avais vu en allant rendre visite ma grand-mère en Grande-Bretagne pendant l’été. C’est super beau ! Depuis ce jour, j’avais bassiné mes parents pour qu’on m’y inscrive…

Allez, grand saut pour changer.

A onze ans, j’entrais au collège. J’ai tout de suite détesté. J’étais réservée, timide et susceptible. Par-dessus le marché, j’avais un caractère de cochon et, malgré ma timidité, je répondais aux profs. Heureusement, avec mon option sport-études, j’avais moins de cours.
Ce soir-là, mon père demanda notre attention à table. Vincent, en bon premier de la classe, redressa ses lunettes et écouta tout de suite. Gail, avachie sur sa chaise, tripotait ses mèches rouges et se faisait des tresses dans les cheveux. Elle lança un regard à son vernis noir et daigna prêter un peu d’attention à papa. Ma mère faisait virevolter son regard entre papa et nous d’un air anxieux. Moi, j’étais à peu près aussi avachie que Gail, mâchonnant une mèche de mes cheveux. Ma mère me lança un regard assassin. Elle détestait quand je faisais ça. Mon père lança un « hum hum » et prit la parole.

« Alors voilà les enfants. C’est une nouvelle concernant mon travail.
- Tu t’es fait virer ? lança Gail
- Non.
- Ils vont te virer ? continua ma sœur, amusée
- Non. En fait voilà. Je vais être muté. En Angleterre.
- HEIN ?! Et nos études ? s’étrangla Vincent
- Et… Mais… » balbutia Gail, affolée

Moi seule était restée silencieuse. Je regardai mon père, ma mère, puis mon assiette. Mon assiette, vide, seules restaient les petites traces de sauce sur le cercle blanc. Les larmes me montèrent aux yeux. Je les fermai. Ma mère tenta une approche. Elle me prit dans ses bras et murmura :

« Sunny…
- …
- Sun, parles-moi…
- …
- Sunny…
- Mais pourquoi ? Bordel pourquoi en Angleterre ? Pourquoi ce pays de MERDE ?! POURQUOI ON RESTE PAS ICI ? POURQUOI VOUS VENEZ FAIRE CHIER LE MONDE AVEC VOS CONNERIES DE MUTATIONS ? »

Ma mère me regarda, désabusée. Je lui lançai un regard plein de larme, la repoussai et montai dans ma chambre en courant. La bas, je mis ma radio à fond. Evanescence… cela correspondait à mes sentiments. En bas, la conversation continuait.

« Vous aimez la faire chialer ou quoi ? Déjà qu’elle passe son temps à ça au collège, allez pas l’emmerder à la maison putain ! »

C’était Gail. De trois ans mon aînée, elle veillait sur moi en quelques sortes… Je l’aimais beaucoup.
Je sautai sur mon lit et fourrai ma tête dans mon oreiller. Là, je pouvais pleurer sans qu’on me dérange. Mais je n’y arrivai pas. Je me retenais de pleurer devant les autres, et une fois que je pouvais me relâcher tranquillement, mes yeux demeuraient secs. J’en avais marre.
Un mois plus tard, malgré la réticence de chacun, nous étions dans les cartons. Je ne faisais rien et m’ennuyais, je travaillais encore moins en cours. Mes notes, étrangement, ne s’en ressentaient presque pas. J’avais dû perdre un demi-point seulement dans ma moyenne générale…


« Gail ? Sunny ? Vous descendez vos cartons ! »

C’était Maman. En soupirant, je partis rejoindre ma sœur pour descendre nos affaires. Le lendemain, nous serions dans l’avion…
C’est ainsi. Ce jour, je posai le pied sur le sol anglais. Pas pour la première fois… Pour compenser le déménagement, j’ai convaincu mes parents de me réinscrire à la Natation Synchro. J’ai réussi à graver la musique de mon solo sur un CD, je pourrai continuer de le travailler ici.
En septembre, je rentrai dans la classe supérieure. Je me réinscris aussi à la Synchro. D’après ma nouvelle entraîneur, je pourrais tenter les sélections pour l’équipe d’Angleterre et ainsi participer aux championnats d’Europe. J’ai accepté. Dans deux semaines, j’irai à Londres pour passer les « tests ».
Les deux semaines passèrent très vite. Le trajet en voiture aussi. Je n’habitais pas très loin de Londres, et la piscine qui hébergeait les sélections était indiquée sur la route. Je trépignais d’impatience. Une fois sur place, je pris mon sac et me dirigeais à l’entrée. Mon entraîneur m’y attendait, ainsi que deux autres filles de mon club. J’étais la dernière. Je courus vers les vestiaires en compagnie de mes amies et me changeai en vitesse. J’enfilai mon maillot noir et nouai mes cheveux en longue queue de cheval. Je l’enroulai sur elle-même pour former un chignon et mis un deuxième élastique pour le faire tenir. Je pris mes claquettes, ma serviette, mon bonnet, mon pince-nez et ma musique et me dirigeai vers la porte derrière l’une de mes amies. Sur le bassin, une bonne soixantaine de filles s’activait à l’échauffement. Je soufflai. Dix d’entre elles seulement seraient retenues. Je trouvai un coin tranquille et commençai à étirer mes écarts. J’avais amené la musique de mon solo sur un CD. Je devais l’amener sur la pile des musiques. Je courus vers le bureau et déposai toutes les musiques en même temps : les trois solos et l’improvisation au sol.
Quelques heures plus tard, j’étais passée en figures et en composition au sol. J’étais en train de me faire gélatiner le chignon et mettre ma coiffe. Mon entraîneur toqua à la porte et m’apporta mon maillot à paillettes. Elle s’assit à côté de moi avec sa trousse à maquillage dans la main.

« Tu t’es bien débrouillée au sol. Les figures, c’est ton point fort, je pense que tu arriveras dans les premières sur ce point, me dit-elle.
- J’espère… je suis trop stressée pour mon solo ! La dernière fois j’ai eu une panne de sono juste au moment d’entrer dans l’eau !
- Ne t’inquiètes pas. La sono à été vérifiée des dizaines de fois. Tout va bien se passer.
- Oui… tu as raison.
-Allez, va manger ! Je te maquille tout à l’heure. »

J’acquiesçai et courus chercher le sandwich que j’avais dans mon sac.
Une fois mon repas terminé, je courus chercher le maquillage que j’avais amené dans mon sac et partis à la recherche de mon entraîneur. Je déambulai dans les couloirs en équipement quand je faillis rentrer dans Annabelle, une autre nageuse de mon club.
Revenir en haut Aller en bas
Sunny
• Poids Plume
Sunny


Messages : 103
Date d'inscription : 21/09/2008

Identité du personnage
Protégé(e) de ::
Ange-Gardien de :: Cora
Age: 14,5

Sunny, un ange poids plume Empty
MessageSujet: Re: Sunny, un ange poids plume   Sunny, un ange poids plume Icon_minitimeMer 24 Sep - 17:22

« Tu cherches Laura ? me demanda celle-ci
- Oui. Tu sais ou elle est ? T’es déjà tartinée
- Elle vient de me maquiller, elle est dans… cette pièce là, avec la porte rouge. »

Elle me désigna la troisième porte dans le couloir et reprit son chemin. Je lui lançai un vague merci et me dirigeai vers la porte en question.
J’entrouvris la porte dans un léger grincement et aperçus Laura à l’intérieur, en train de tailler ses crayons. Elle me vit et me fit signe d’entrer.

« C’est quelle couleur ton maillot déjà ?
- Or et vert. Vert clair ET foncé.
- Ok. »

Elle fit une rapide sélection de crayons (noir, vert clair et foncé, blanc et marron), prit un rouge à lèvres (violet) et s’assit. Je m’avançai vers elle et elle commença à me maquiller.
Un quart d’heure plus tard, elle avait terminé. Je la remerciai et sortis de la pièce. J’allai retrouver mon sac. J’y déposai ma trousse à crayons, pris mon baladeur et écoutai ma musique, répétant ma chorégraphie dans ma tête. Il me restait deux heures avant de démarrer.
Deux heures passèrent bien lentement, et à la fois très vite. Je passerai dans les 20 premières. Cette perspective me rassura, au moins je n’aurai pas à voir tout le monde défiler. Annabelle passait 54ème, la pauvre ! Nous étions 62 nageuses au total. C’était étrangement stressant…
Minute après minute vint mon passage. Sur le bord tout se passa bien. J’étais tendue, mais mon corps restait souple et ma mémoire ne me joua pas de tours. Tout se déroulait merveilleusement bien. Au bout de trois minutes, à la fin de ma chorégraphie, j’étais épuisée, mais heureuse. Je remontai sur le bord pour saluer et partis m’envelopper dans une serviette épaisse. Annabelle, Laura et Rebekah m’attendaient. Je les serrai fort dans mes bras et mangeai un petit quelque chose pour patienter. A présent, il restait 42 nageuses à passer.
Les résultats se firent attendre. Il était plus de minuit et on nous dit d’aller dormir à l’hôtel, les résultats n’arriveraient sûrement pas avant deux heures. On nous les communiquerait demain.
Le lendemain, Laura se réveilla la première et me chatouilla pour me réveiller. Je lui lançai mon oreiller sur la tête en grognant et partit réveiller Rebekah et Annabelle avec un « bisou prout », chose que l’une des deux déteste absolument, et qui consiste à poser ses lèvres sur la joue de quelqu’un et à souffler de toutes ses forces par la bouche pour créer un bruit « prout ». Rebekah m’accueillit avec une baffe et nous partîmes prendre le petit déjeuner. J’aperçus Laura, déjà à table, brandissant une petite feuille avec les noms des sélectionnées. Je lui sautai au cou et lui pris la feuille des mains sans qu’elle n’ait eu le temps de la lire. Je cherchai mon nom quand je tombai sur celui de Rebekah. Je lui fis un bisou et continuai de chercher. Annabelle y était ! Et moi ? Non, visiblement… Je ravalai mes larmes et mangeai du bout des lèvres. J’étais heureuse pour mes amies, mais j’étais avant tout venue pour être sélectionnée…
L’après-midi, Anna et Rebekah partaient prendre leur équipement avec Laura. Moi, je restais seule. Je rangeai mes affaires dans mon sac et allumai la télé, sans but précis.
Un an passa. Je commençais à bosser, étant donné que c’était la seule chose dans laquelle je me sentais forte. Je ne mangeais plus beaucoup, pour ne pas dire plus du tout . Ma mère plongeait lentement mais sûrement dans la dépression, mon père m’engueulait, mon frère se foutait de moi et ma sœur s’inquiétait pour moi. Il y eut un soir, un repas qui me donna une grande claque dans tous les sens du terme. J’en suis restée dans mon lit pendant des jours, sans même aller au collège. Ce soir là, je m’en souviendrais toujours.

Ce soir là, j’étais à table avec mes parents, Gail et Vincent. Ma mère avait pleuré. Elle avait fini son assiette, propre comme sortant du lave-vaisselle. Mon père avait tout mangé, et était en train de racler le plat. Mon frère s’impatientait. Ma sœur me lançait un regard désolé. Elle avait fini son assiette elle aussi. Je les regardai tour à tour et fixai mon assiette, que j’avais à peine touché. Ma mère me lança un regard noir et prit la parole.

« Sunny, il faut que tu manges !
- J’ai pas faim.
- Si tu as faim, manges !
- Je te dis que je n’ai pas faim !
- Sun…
- Si tu continues, tu vas te transformer en sauterelle ! lança Vincent, se croyant drôle.
- Quand on t’aura sonné, tu pourras parler, abruti ! dit Gail en lui lançant un regard sombre.
- Les enfants, allez dans vos chambres. Sauf toi, Sun. J’ai à te parler. »

Je ne bronchai pas tandis que les deux autres se levaient. Ils montèrent dans leur chambre, au passage Gail me passa une main chaleureuse dans les cheveux. Mes cheveux… Autrefois si soyeux, aujourd’hui si ternes. Je les perds par poignées, ils sont cassants et plein de nœuds. J’ai du les couper. Ces cheveux qui m’arrivaient aux fesses ondulent aujourd’hui vaguement en dessous de mes épaules. Ces épaules osseuses tenant des bras d’insecte, des mains dont on perçoit les phalanges, mon cou si fin et laid à la fois, mes joues creuses et mes yeux exorbités, ma colonne vertébrale si saillante qu’on pourrait y faire tenir une pièce de monnaie. Mes côtes se dessinent, mes mollets ne sont plus qu’un os et un muscle, mes pieds pareils à mes mains, ma poitrine autrefois comparable à des abricots ressemble maintenant à deux petits grains de raisin. J’étais maigre.
Ma mère soupira et tenta de me prendre la main. Je la dégageai violemment, ce qui lui donna un hoquet de surprise. Elle baissa les yeux et parla.

« Sun, ma chérie il faut que tu manges. Tu maigris trop. Je ne sais pas combien tu pèses, mais je suis sûre que toi tu le sais. C’est dangereux ce que tu fais, et ça nous pourrit la vie à tous.
- Ce n’est pas mon problème.
- Justement, si. Je ne vois pas en quoi c’est compliqué de manger.
- Moi non plus. Mais je ne vois pas en quoi ça pourrit la vie des autres de ne pas manger. Cogite là dessus, sur ce je vais me coucher. »

Je me levai et commençai à me diriger vers l’escalier quand une main m’agrippa le bras. Je grimaçai de douleur mais la main me tenait bien.

« SUNNY ! Tu n’as que treize ans ! Tu es en danger de mort ! Réfléchis voyons ! Merde ! Tu fais chier le monde espèce d’anorexique ! »

Je regardai ma mère avec de grands yeux à la fois apeurés et étonnés. Les larmes me montèrent aux yeux. Dans un élan de colère, je dégageai mon bras et courus dans ma chambre.
Ce jour, je me laissai complètement dépérir. J’en avais assez, je voulais mourir. Ma vie, personne ne la comprenait. Et pourquoi ? Je ne sais pas. Je n’étais qu’une gamine. Une gamine de 13 ans. Deux mois plus tard, je sortais de l’hôpital avec un tuyau dans le nez, une sonde naso-gastrique dans le ventre.
Encore deux mois plus tard, j’atteins l’âge de quatorze ans. J’avais repris du poids, suivais mon traitement « pour faire plaisir à maman » et redevenais jolie. Mais je continuais de me détester, et de détester la vie par la même occasion. Cependant, j’avais échappé à l’hôpital. Et quelques mois plus tard vint le mois de juillet. On m’avait retiré ma sonde pour parti en vacances, mais Gail veillait à ce que je mange bien et restait collée à moi, ou me collait à elle, même quand elle allait boire. Nous étions partis en Savoie cet été là… En France… Et il y eut ce soir… ce fameux soir…

Il était plus de Minuit. Gail était montée avec une bande d’ados au bar situé non loin du village vacances. Elle m’avait bien sur obligée à y aller avec elle. Maintenant, je la raccompagnais. La route était déserte, mouillée par la fine pluie qui était tombée pendant que nous étions à l’intérieur. Les ados étaient partis les uns après les autres, par groupe de trois ou quatre. A la fin, il ne restait que Gail, dont on se demandait si elle se souvenait de son prénom tellement elle était bourrée, un autre garçon, Thibault, un français juste un peu moins déchiré qu’elle, et moi, qui n’avais même pas consommé d’alcool. Je payai et, soutenant Gail sur mon épaule, partis en compagnie des deux bourrés vers le village. Je passai d’abord devant notre location, déposai Gail sur son lit et raccompagnai Thibault jusqu’au sien. Je le déposai devant sa porte et, prise de pitié devant son état, le raccompagnai finalement jusqu’à sa chambre. Là bas, il ouvrit sa porte en tremblant. Il me fit signe d’entrer. Je restai là quelques secondes et, voyant mon hésitation, Thibault me tira à l’intérieur. Il avait une chambre à lui tout seul, étant enfant unique. Il partit dans la salle de bains quelques instants et revint avec deux verres d’eau. Il m’en tendit un et but l’autre. Il sembla retrouver ses idées claires. Il s’assit sur son lit et me fit signe de m’asseoir près de lui. Ce que je fit, un brin hésitante.

« Tu trembles… Tu as peur de moi ? demanda-t-il
- Un peu…
- Ne t’en fais pas, je ne suis pas méchant. Je voulais te remercier.
- Pourquoi ? demandai-je en fronçant les sourcils
- De m’avoir ramené en vie, répondit-il en riant. Et pour Gail… C’est fabuleux ce que vous faites l’une pour l’autre.
- C’est normal c’est ma sœur…
- Tu sais Sun, je sais que je suis un peu vieux par rapport à ta sœur mais…
- Oui ?
- Est-ce que tu crois… que… En fait voilà, je suis amoureux de Gail. Tu crois qu’elle voudrait de moi ?
- Je ne saurais pas te répondre. Nous n’avons pas vraiment les mêmes goûts en matière de garçons, répondis-je en souriant.
- Et toi ?
- Quoi moi ?
- Tu voudrais de moi ? »

Je restai un instant silencieuse. Je baissai les yeux tandis qu’il cherchait à les rencontrer. Il me prit doucement dans ses bras. Mon bras gauche tressaillit. Il resta sans bouger et commença à me serrer contre son torse. Je tentai de me dégager, mais ma période d’anorexie avait rongé les forces que j’avais acquéri avec le sport. Il ne semblait pas se rendre compte que je me débattais de toutes mes forces alors qu’il n’avait pas l’air de fournir le moindre effort. Il me regarda, un éclair inquiétant dans les yeux… Je tentai encore de me dégager mais cette fois, il me retint, si fort que j’en eus mal. Je gémis, il relâcha son étreinte. Une larme me vint aux yeux. Il me lâcha complètement. Je cherchai à le frapper, mais mes forces avaient comme fondu. Je m’écroulai sur le lit, seulement capable de verser de minuscules larmes. Il passa sa main sur mon épaule. Je tressaillis, tentai de me relever et retombai sur le matelas. Il me regarda , déroula une couverture et s’allongea par terre. Je le regardai et sombrai dans le sommeil.
Le lendemain matin, je me réveillai dans une chambre inconnue. Je cherchai Gail des yeux et me relevai. J’aperçus Thibault, qui visiblement m’avait regardée dormir. Il s’approcha de moi et s’assit sur le lit.

« Bien dormi ?
- Imbécile !
- Qu’est ce que j’ai fait ?
- Et hypocrite en plus !
- Ah oui ça me revient. »

Il se rapprocha de moi, me prit de force dans ses bras. Je me débattis, mais il gardait son étreinte. Je hurlai, il me gifla. Ma joue saignait. Je criai encore, il me frappa encore, plusieurs fois, si fort qu’il m’assomma. Je sombrai dans l’inconscience. Il me lâcha, me laissa tomber à terre et s’enfuit, m’enfermant dans sa chambre. Je restai là, inconsciente encore quelques minutes et, peu à peu, mon cœur ralentit. Du sang s’écoulait sur le sol poussiéreux. Il m’avait frappée si fort à l’arrière de la tête que mon crâne, fragilisé par l’anorexie, s’était légèrement ouvert. Quelques minutes encore à vivre, évanouie, insensible à la douleur. Cinq minutes s’écoulèrent, et le cliquetis d’une serrure. Une femme entra, suivie de son chariot. Une femme de ménage. Elle poussa un hurlement terrible, mon cœur cessa de battre. Je suis morte.
Revenir en haut Aller en bas
Cora Vassili
~Humaine au coeur d'or~
Cora Vassili


Messages : 74
Date d'inscription : 20/09/2008

Identité du personnage
Protégé(e) de :: Sunny X3
Ange-Gardien de :: //
Age: 15

Sunny, un ange poids plume Empty
MessageSujet: Re: Sunny, un ange poids plume   Sunny, un ange poids plume Icon_minitimeMer 24 Sep - 20:35

Hey ! =P

J'aimais trop cette fiche, contente que tu l'ais (je sais plus l'écrire XD) remise =D

Tu as fini ou tu rajoutes après la mort ? Oô

Sinon, bienvenue à toi =)

J'essayerais de me connecter demain soir pour te valider ^ ^
Revenir en haut Aller en bas
https://cora.forumperso.com
Arianne Rose
Blanche Neige, sanglante Reine des Neiges
Arianne Rose


Messages : 194
Date d'inscription : 24/09/2008
Age : 34
Localisation : Dans son palais glacés

Identité du personnage
Protégé(e) de ::
Ange-Gardien de :: Un ange moi? Non je ne crois pas
Age: 21 ans pourquoi?

Sunny, un ange poids plume Empty
MessageSujet: Re: Sunny, un ange poids plume   Sunny, un ange poids plume Icon_minitimeJeu 25 Sep - 10:21

Waaaaaaaaaaaaaaaaah O___ô

Sa c'est de l'histoire!!

En tout cas bienvenue! Y'a une suite? XD
Revenir en haut Aller en bas
http://oolittle-phie.skyrock.com
Sunny
• Poids Plume
Sunny


Messages : 103
Date d'inscription : 21/09/2008

Identité du personnage
Protégé(e) de ::
Ange-Gardien de :: Cora
Age: 14,5

Sunny, un ange poids plume Empty
MessageSujet: Re: Sunny, un ange poids plume   Sunny, un ange poids plume Icon_minitimeVen 26 Sep - 20:14

héhé, j'ai repris le personnage que j'avais sur Kimyoo dont j'avais gardé l'histoire, le caractère et tout le bordel x)
bah oui, avec un truc comme ça on a pas forcément envie de le lâcher xDD

donc oui, il y à une suite. La voici.

xxx


Je suis morte. Une douleur lancinante s'accroche à ma tête. Je veux partir. Je m'en vais, quitte mon corps. La douleur dans ma tête augmente. C'est alors que je comprends. Alors, tout doucement, mon mal de tête partit, en même temps que je m'en allai. Alors, lentement, je perdis l'usage de la première personne pour passer à la troisième et laisser quelqu'un d'autre conter mon histoire. Sunny a désormais perdu l'emploi du "je" pour devenir "elle". La petite forme blanche et squelettique ferma les yeux et s'endormit pour l'éternité.
L'éternité ? presque. En effet. Sunny, après avoir laissé son âme monter au ciel, est devenue un ange. Deux jolies ailes éclatantes lavées avec skip blanc et couleurs lui avaient poussé dans le dos. C'est dans la sensation d'être dans un nid de plumes qu'elle se réveilla, en fait allongée sur un nuage. Elle ouvrit un oeil, puis deux.

« Je ne suis pas morte ? Mummy ? je suis à l'hopital Gail ? »

Elle se releva, regarda autour d'elle. Sa mère et sa soeur étaient absentes, bien sûr. Sunny était bel et bien morte. Et elle était seule. Quand soudain, à côté d'elle, elle trouva une lettre. Elle la lit avec patience.
Arrivée au bout, une larme perlait au coin de son oeil. On lui donnait une seconde chance ? Elle ne voulait pas de la vie. La vie l'avait déçue. A quatorze ans, Sunny avait connu la dépression, l'anorexie, la boulimie, le déséspoir de son entourage. L'ivresse de sa soeur. Désormais elle n'était rien. Mais on lui offrait d'avoir un protégé. Un humain qui disposerait de sa protection. Chose qu'elle n'avait pas eu la chance de connaître. Un ange. Cette mission, elle devait l'accomplir. Sa ie avait été gâchée, elle embellirait alors celle de quelqu'un d'autre. Elle sourit, déploya ses ailes comme si elle en avait toujours eu et descendit sur terre. Avant de se poser, elle vola longtemps, au dessus de l'Angleterre, cachée par les nuages grisailleux de pluie. Mais elle savait qu'un an était passé alors. Elle ne pouvait pas revenir. Alors, la larme à l'oeil, elle vira vers l'est et vola longtemps, avant d'atterir quelque part sur le littoral Japonais. La ou vivait son ou sa protégée. Elle serra la lettre contre son coeur et l'enfouit au fond de sa poche.

« Comment je vis maintenant ? »
Revenir en haut Aller en bas
La Déesse
Déesse Suprême =P



Messages : 70
Date d'inscription : 24/09/2008

Identité du personnage
Protégé(e) de :: Qui veut être sous ma protection =)
Ange-Gardien de :: Moi-même, c'est bien suffisant
Age: Indéterminé

Sunny, un ange poids plume Empty
MessageSujet: Re: Sunny, un ange poids plume   Sunny, un ange poids plume Icon_minitimeSam 27 Sep - 10:56

Validée !

Bienvenue et bon jeu :)
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Sunny, un ange poids plume Empty
MessageSujet: Re: Sunny, un ange poids plume   Sunny, un ange poids plume Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Sunny, un ange poids plume
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Pour Sunny
» Yuko Niwa, ange contre son gré...

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
La Ville de Cora :: Entre Nous :: Présentations :: Fiches validées-
Sauter vers: