[Âmes sensible s'abstenir, scènes chocantes...] L'histoire se repette encore et encore...

[bon eh bien c'est parti...]

Sunny était arrivée ici quelques jours auparavent. Elle avait repéré les lieux à pied, et en plein jour. Seule, évidemment. Elle préférait connaître la ville avant de se présenter à son ou sa protégée. Elle n'avait pas d'habitation, ni d'argent. Elle devrait vivre avec la personne sous sa protection, et se faisait offrir la nourriture par les commerçants sympathiques à "la petite fille anglaise". Elle se gardait de les corriger en précisant qu'elle était américaine, mais la seule technique qu'elle avait trouvé pour compenser l'argent était de faire comme si elle ne parlait pas cinq mots de la langue. Elle avait dormi dans des cartons, jusqu'à trouver un ange sympathique à sa condition lui offrant l'asile durant quelques jours. Mais après trois nuits, elle se vit obligée de quitter les lieux, pour ne pas éveiller les soupçons du mortel à qui appartenait la maison...

La jeune fille appréciait maintenant la fraîcheur des nuits automnales, l'obscurité qui tombait rapidement et le vide des ruelles. Elle marchait dans la ville de fond en combles depuis près d'une heure, alors qu'elle crut entendre comme un miaulement de chat. Elle regarda autour d'elle, donna un coup de pied dans un carton, fit détaler un rat, puis rien. Le silence devenait pesant. Elle reprit sa marche solitaire, ses pas retentissant dans la ruelle vide. Habillée d'un jean, d'une chemise et d'un corset, chaussée simplement de tennis pointure trente-six et les longs cheveux blonds relevés simplement à laide d'une pince, elle marchait d'un pas vif, dansant. Elle fredonnait un air de comptine pour enfants, comme pour se rassurer. Soudainement, un cri. Une plainte déchirante, qui apellait à l'aide. Distincte cette fois. Sunny se demanda si le "miaulement" qu'elle avait entendu n'était pas une première plainte... Elle secoua la tête et tenta de localiser les appels. Elle resta immobile un instant, sans pouvoir définir à quel endroit exactement quelqu'un hurlait.
Tout ce qu'elle put reconnaître, c'est que c'était une femme qui demandait de l'aide. A la puissance de sa voix, elle devait être encore jeune. La vingtaine peut-être ? Mais ce n'était pas le moment de s'inquiéter de cela. Elle se mit à courir vers le son, traversant des dizaines et des dizaines de rues. La forêt !
Mais le bois était à l'autre bout de la ville... Elle était extenuée à force de courir. Elle se reposa un peu en prenant appui sur une poubelle. Puis, elle entendit quelques pas. Les démons peuplant les lieux commençaient sûrement à sortir... il ne valait mieux pas traîner ici, elle n'avait encore jamais combattu. Et puis, elle n'avait que quatorze ans !

La petite blonde reprit sa course vers le son qui semblait se rapprocher. Elle distinguait des cris, des pleurs, des appels. Elle regarda une maison. Les fenêtres allumées, un hommeregardait à sa fenêtre. Elle se mordit la lèvre, puis finalement son sale caractère l'emporta.

« Hey ! »

Hurla-t-elle, le ton autoritaire. L’homme ouvrit sa fenêtre, les sourcils froncés

« Que veux-tu ? Tu as l’air bien jeune pour sortir le soir… »
« Ce n’est pas le souci ! Quelqu’un hurle depuis au moins trois quarts d’heure et vous restez à votre fenêtre ?! Monsieur permettez-moi de vous dire que c’est proprement dégueulasse ce que vous faites ! »
« De quoi te mêles-tu ? Va-t-en ou j’appelle les flics ! »

Sunny ramassa une poignée de terre et la jeta à la fenêtre, sans l’atteindre. Un autre cri se fit entendre, ce qui la décida à repartir en courant. Elle courut un bon quart d'heure sans s'arrêter. Cela faisait une heure. Une heure, et la jeune femme n'avait cessé de hurler. Des larmes de rage vinrent se loger dans ses yeux, et elle ne s'accorda que deux minutes pour récupérer, profitant d'une fontaine publique potable pour étancher sa soif. Ses joues étaient rouges, elle avait transpiré et retiré sa pince à cheveux pour les laisser voler, et éviter de la perdre. Elle avait couru cinq minutes quand elle arriva à l'orée du bois. Les cris étaient puissants, plus chargés de plaintes que jamais. Elle s'autorisa une marche très rapide à la place de sa course, pour récupérer. On ne court pas pendant près d'une heure quasiment sans interruption tous les jours...

Elle marcha désormais à rythme normal et sur la terre pour feutrer le bruit de ses pas. Heureusement qu'elle n'était pas en talons, elle aurait du marcher pieds nus sur les cailloux !
Elle arriva près du lieu ou la scène se déroulait. Elle se planqua derrière un arbre et observa quelques secondes avant de se retourner violemment. Elle retint un vomissement, les yeux pleins de larmes de rage. Elle tenta de se calmer et de retrouver ses moyens. Cette personne n'était pas sa protégée, encore moins ces hommes autour. Elle ne devrait donc pas utiliser ses ailes devant eux... Elle chercha le meilleur moyen de cesser ces cris qui lui donnaient envie de voler et prendre la jeune femme dans les airs pour l'arracher à ses souffrances. Elle réfléchit une minute, ce qui lui sembla très long, et pensa tout à coup à une solution qu'elle n'avait jamais emprunté.

*Mais j'ai une épée à ma disposition !*

Elle tenta de se remémorer, sous la pression des hurlements, comment la faire apparaître. Elle se concentra tellement en visualisant sa lame que celle-ci apparut d'elle-même entre ses mains. Elle réussit à retrouver de l'espoir quand une exclamation la fit sursauter.

« Eh !! Y a quelqu’un dans les fourrés ! »

Sunny ne comprit pas tout de suite ce qui se passait. On l’arracha à sa cachette et quelqu’un tenta de lui prendre son épée. Mais elle n’avait pas de fourreau, et la lame aiguisée fit hurler un homme.

« Elle est armée celle-ci ! »

s’exclama un autre. Elle garda en poigne son arme et la brandit devant elle. Elle n’avait jamais pratiqué l’escrime mais tous les mouvements étaient comme décomposés dans sa tête. Ses cheveux blonds retenaient une branche et une mèche lui collait à la joue. Elle se sentit soulevée de quelques centimètres au dessus du sol et donna par réflexe un coup du bras gauche, ce qui aboutit à du sang puisque, étant gauchère, c’ était de cette main que la jeune fille tenait son épée. Elle poussa un cri de rage et pointa son épée sur l’un des hommes qui « s’occupaient » d’Arianne.

« Laisse-la ! »
« Oh ! C’est touchant… de quel droit ? »
« De celui de ta dignité. Déjà que ça ne vole pas plus haut qu'en sous-terrain, tu ne voudrais pas qu’on te retrouve avec la gorge tranchée de la part… d’une fille ? »

Elle avait prononcé ces deux derniers mots avec une pointe d’insolence, un sourcil relevé. Son épée toujours pointée, elle regardait l’homme droit dans les yeux tout en vérifiant que les autres ne s’enfuient pas. Les « spectateurs » avaient fichu le camp, mais les trois étaient restés, le premier surveillant sa propre distance avec l’épée, les deux autres tenant la jeune femme fermement en surveillant la petite teigne blonde qui débarquait.

« Tu veux le même traitement peut être ? Lâche donc cette arme elle à l’air trop lourde pour toi, passe ton chemin et il ne t’arriveras rien, sinon attend toi a être dans le même états que la fille que tu vois la… »

Sunny releva son arme, serrant plus fort le pommeau de l'épée. Cette réaction entêtée fit sourire l'homme en face d'elle. Elle fronça les sourcils et s'avança d'un pas, quand un cri derrière elle la fit sursauter.

« Qui t’a dis que tu pouvais bouger toi ? On n’en as pas finie ne t’inquiète pas tu auras le reste de ta dose quand on en aura fini avec la petite qui se crois forte la… »

Elle s'immobilisa, sa lame droit devant elle. Elle se retourna brusquement et fit trois pas de course pour faire face au monstre qui tenait la jeune femme par l'arrière.

« Espèce de lâche ! »

Elle tint son épée d’une main, la gauche, et la pointa sur le menton de celui le plus éloigna d’Arianne, par peur de la blesser plus qu’elle ne l’était déjà.

« Si tu essaie quoi que se soit, elle y passe, nous sa nous dérangera pas de finir sur le corps sans vie de la fille au contraire elle bougera plus au moins… »

Elle le vit passer sa langue le long de son cou

« Monstre ! Je t’interdis de la toucher ! »

Le plus grand des deux rigola

« Trop tard petite puce… »

« A quoi cela te sert ? »

« Occupe-toi de ce qui te regarde ! »

Sunny fronça les sourcils. Tandis qu’elle argumentait avec les deux hommes, et veillait sur le sort d’Arianne au passage, la jeune ange avait un peu oublié l’homme derrière elle. Cinq des spectateurs étaient revenus et formaient un arc de cercle autour d’eux, cachés dans les buissons. Sunny regarda la jeune femme. Celle-ci tenta d’articuler un mot qu’elle reconnut immédiatement. « Attention ». Sunny comprit immédiatement. Elle n’eut pas le temps de se retourner qu’Arianne réussie à hurler

« ATTENTION ! »

Cinq hommes sortirent des fourrés et la prirent par les bras, la soulevant à dix centimètres du sol. Sous le coup de la surprise, elle lâcha son arme. Elle rugit

« NON ! »

La jeune fille commença à se débattre et réussit à atteindre l’un des agresseurs avec son pied. Mais l’autre tenait bon, et son bras droit était toujours prisonnier. Quelqu'un ramassa son arme. Privée de sa défense, Sunny était tout à fait vulnérable. Elle griffa la main de son "bourreau" de sa main libre. Son bras gauche fut brutalement tiré vers l'arrière.

« Tu veux subir le même sort qu’elle c’est ça ? Ça peut s’arranger, tu sais ! »

L’homme commença à lui délacer le corset. Sunny rugit et se débattit de toutes ses forces. Le corset tomba à terre, retiré de sa ficelle. L'homme qui tenait son épée la pointa vers elle et fit sauter un par un trois boutons de son chemisier, frôlant sa peau avec la lame aiguïsée. La jeune ange réussit à se servir de ses pieds pour se défendre. Elle frappa de plein fouet l'homme en face d'elle et fit tomber l'épée de sa main. Elle se débattit mais ne réussit pas à se libérer. Tandis qu'elle se débattait, près d'elle, Arianne était toujours prisonnière. Complètement nue, la jeune femme devait être frigorifiée et éberluée. Sunny eut soudain une idée.
Elle profita de sa souplesse pour lancer son pied très haut et donner, par la même occasion, un coup en pleine tête à l'un, puis à l'autre de ses agresseurs. Les deux hommes, surpris, la lâchèrent et elle eut le temps de rouler par tere pour récupérer son arme.

« Affrontez-moi si cela vous chante, mais foutez la paix à cette femme ! Si je m’abaisse à utiliser vos expressions, je dirais qu’elle a eu son compte. Laissez-la partir ! LAISSEZ-LA ! Ne la touchez plus, ou vous aurez à tater de ma lame ! »

Les deux hommes qui tenaient Arianne semblaient réfléchir. Sunny espéra que cette dernière profiterait de la situation si elle avait encore des forces…

[HRP : si tu veux réécrire mes phrases, le code couleur c'est blood ^^]

Sunny se débattait tant qu'on arrivait pas à l'immobiliser. Des passants s'étaient arrêtés. Quelle heure était-il ?
Elle avait bien compris que maintenant, son épée ne lui était plus d'aucune utilité... Ses bras coincés ainsi, elle ne pouvait plus se libérer. La petite blonde entendit l'ordre qu'on lui fasse le même sort qu'à la jeune femme avant elle. Elle rugit de rage et ne comprit pas immédiatement ce qui se passait. La pression sur ses bras qui se faisait soudain plus forte, puis qui s'évaporait. Le sol, soudain sous ses pieds. Ses genoux qui flanchent. Elle est tombée au sol. Elle trouva un peu de force pour se relever et regarder Arianne. La jeune femme était sauve, relachée. Des gens tentaient la main pour l'aider à se relever, mais elle les écarta en secouant la tête. Elle passa une main rapide sans ses cheveux blonds et sa manche sur son visage en sueur.
Elle se rendit compte de la présence de la police et de leur "ménage rapide". Elle se releva et chancela une seconde. Elle respira, ramassa son épée. Ce geste simple fit reculer les passants autour d'elle. Elle la glissa sans sa ceinture. Les gens s'éloignèrent et partirent peu à peu. Elle trouva un lambeau de jupe près d'elle et le ramassa. Il était encore à peu près mettable, du moins le temps qu'Arianne rentre chez elle. Plus loin, un gant déchiré. Elle le ramassa aussi et avança vers la jeune femme, lui tendant ses habits. En réponse, la jeune femme lui sourit et la remercia.

« Merci… Sans toi je serais sans doute… Morte »

Sunny baissa les yeux.

« Je crois que c'est normal. J'ai connu une situation de loin semblable il y a peu, j'aurais aimé qu'on m'aide... »

Elle passa une main à l'arrière de son crâne. La blessure qui avait causé sa mort lui avait laissé une énorme cicatrice, heureusement cachée par les cheveux, mais on la sentait bien en la touchant. Elle s'était ouvert la tête en tombant, elle avait brusquement repoussé son agresseur, à l'époque... cet accident datait d'un an, et la jeune fille n'avait pas grandi. Elle aurait éternellement quatorze ans...

« J'ai mis quand même près d'une heure à arriver... De l'autre bout de la ville, ces cris ressemblaient à un miaulement de chat. Mais je ne comprend pas pourquoi tous ces gens ont mit tant de temps à venir... à un kilomètre, on entend parfaitement. »

Elle leva les yeux et regarda Arianne mettre le gant qu'elle lui avait tendu. Ses mains étaient couvertes de cicatrices qui ne dataient pas d'aujourd'hui... Sun' pensa qu'elle avait aussi quelques séquelles de son passé... elle avait beau manger presque normalement, sa silouhette avait toujours un rien de squelette... Son chemisier avait trois boutons de moins, et l'on pouvait voir quelques côtes se dessiner. Mais pour l'instant, elle regardait Arianne, qu'elle n'avait pas vraiment regardée jusqu'ici. La jeune femme était fort belle, ses cheveux noirs étaient aussi soyeux que ceux de la jeune fille étaient emmêlés.

« Quel est votre nom ? »